Quelles sont les caractéristiques écologiques régionales ?

La Basse-Normandie est à cheval sur deux entités géologiques différentes – le massif armoricain à l’ouest et le bassin parisien à l’est – et est soumise à un climat de type océanique tempéré.


Ces caractéristiques contribuent largement à la diversité des habitats naturels, qui forment une mosaïque très imbriquée.

La présence de la mer est un facteur déterminant qui augmente la diversité des habitats naturels et des espèces sauvages. Outre les milieux marins eux-mêmes, les 471 km de linéaire côtier offrent une diversité importante d’espaces naturels : les falaises vives de la Hague, les côtes rocheuses basses, les massifs dunaires, les baies et les havres, l’archipel Chausey, les marais arrières-littoraux…

Enfin, ligne de partage des eaux entre Manche et Atlantique, la Basse-Normandie donne naissance à des fleuves, dont le cours est généralement bref.

La multiplicité des milieux bas-normands (côtes rocheuses, dunes, bocages, prairies, forêts, …) abrite une faune et une flore variées et souvent remarquables.

Près de 20 % du territoire bas-normand est reconnu comme zone d’intérêt écologique majeur.

L’inventaire de répartition des mammifères réalisé en 2002 dénombre ainsi dans la région quelques 76 espèces animales (57 terrestres, 19 marines). 20 % des plantes de la flore régionale (soit 319 espèces) sont par ailleurs à considérer comme très rares ou d’intérêt patrimonial. La moitié figure sur les listes d’espèces protégées (170 au niveau régional, 38 au niveau national).

La Basse-Normandie est aussi riche de nombreuses espèces et de milieux plus communs, une biodiversité dite « ordinaire » qu’il convient également de préserver.

Quelles sont les principales menaces pesant sur la biodiversité bas-normande ?

En Basse-Normandie, de nombreux habitats naturels ont régressé ou ont été détruits, en raison surtout de l’artificialisation des terres liées à l’urbanisation. Celle-ci s’est accrue de plus de 10% entre 1993 et 2003, et plus particulièrement sur le littoral.

Dans le même temps, certains espaces agricoles, considérés comme peu productifs, sont menacés par l’abandon, ce qui constitue aussi une menace pour le maintien des richesses naturelles qu’ils recèlent, en particulier dans les milieux fragiles telles que les zones humides. Les méthodes culturales ont en effet organisé l’espace dans la région et contribué à diversifier les milieux voire à les maintenir en état d’équilibre. Il en est ainsi par exemple de certaines grandes zones humides, des grandes pelouses calcaires ou bien encore de grandes landes.

Enfin, la flore régionale s’est enrichie d’espèces venues de régions plus ou moins éloignées dont certaines peuvent devenir envahissantes, comme la Renouée du Japon. Il en est de même pour la faune. A titre d’exemple, le Vison d’Europe semble avoir disparu, chassé de ses biotopes par le Vison d’Amérique relâché de façon intempestive dans la nature et qui est devenu une espèce envahissante, comme le Ragondin et le Rat Musqué.

Ces différentes menaces impactent fortement certaines espèces, qui ont vu leurs populations disparaître ou se réduire. C’est notamment le cas des populations d’amphibiens, fortement touchées par la régression des zones humides du territoire.

Quelle est la nature des continuités écologiques en Basse-Normandie ?

Les principaux types de continuités écologiques de Basse-Normandie sont imbriqués, dans un système relativement préservé.

Le principal réseau écologique régional structurant est le réseau de milieux aquatiques et humides (ou Trame Bleue), qui inclut les rivières, leurs lits et leurs marges de divagations (méandres, zones naturelles inondables). Il met en connexion, de l’amont à l’aval, les sources, jusqu’aux marais littoraux et aux estuaires.

On peut également évoquer le réseau bocager et forestier qui, partant des grandes zones que sont les massifs forestiers de l’Orne et du sud Manche, se diffuse sur tout le territoire par les haies et bosquets. Un réseau herbacé diffus est, par ailleurs, relayé par les prairies, les talus et les bords de routes herbeux. Il est sans doute très lié au réseau agricole extensif incluant les lisières.

Ces réseaux se composent et se structurent localement autour d’habitats naturels qui sont tous plus ou moins influencés par l’homme.

Or, une augmentation de la fragmentation et du mitage des paysages naturels est constatée à l’échelle régionale. Cela a une incidence négative directe sur les possibilités d’échanges entre milieux, pour le déplacement et la dissémination des espèces, et sur la qualité et la stabilité d’ensemble du système.

Un exemple de l’impact de la fragmentation des milieux naturels bas-normands : la morcellisation des landes de Lessay a entraîné une chute de biodiversité et un questionnement sur la pérennité des populations d’un papillon rare, l’Azuré des mouillères.


Des études pour aller plus loin
Pour approfondir vos connaissances sur ce sujet, nous vous invitons à découvrir le diagnostic de la Stratégie de la Région pour la biodiversité, téléchargeable sur son site.

Vous pouvez accéder aux enjeux régionaux qui ont été définis dans le cadre de l’élaboration du SRCE de Basse-Normandie :

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